- prétexter
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• 1566 ; de prétexte♦ Alléguer, prendre pour prétexte. ⇒ objecter. « Allory, prétextant sa maladie, puis sa convalescence, avait refusé toutes les invitations » (Romains). — Prétexter que (et l'indic.). Il a prétexté qu'il avait un voyage d'affaires.Synonymes :- arguer de- avancer- feindre- invoquer- objecter- s'autoriser de- simulerprétexterv. tr. Donner comme prétexte.⇒PRÉTEXTER, verbe trans.Donner un motif, une raison apparente pour justifier un acte, un comportement; alléguer quelque chose. Synon. arguer de, invoquer. Prétexter une fatigue, une migraine, une subite maladie, un rendez-vous. Ayant prétexté une acquisition à faire dans le voisinage, elle laissa Berthe garder la boutique (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.162). Lorsque Daniel lui avait proposé de l'accompagner au tennis, elle avait refusé avec entêtement, prétextant qu'elle avait à faire. Mais elle n'avait goût à rien, et ne parvenait pas à occuper son temps (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p.952).— Empl. trans. indir. Prétexter de qqc. Synon. prendre prétexte de. Quand tout fut signé, Minoret prétexta de sa fatigue pour se retirer en même temps que le notaire et les témoins (BALZAC, U. Mirouët, 1841, p.150). [Des linguistes] entendaient «séparer» leur discipline de l'étude des autres éléments de l'ethnique, prétextant de l'importance de leur spécialité et des procédés très particuliers qu'elle utilisait (MARIN, Ét. ethn., 1954, p.55).Prononc. et Orth.:[
], (il) prétexte [
]. MARTINET-WALTER 1973, v. prétexte1,2. Ac. 1694, 1718: pretexte; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. [1456 (d'apr. BL.-W.3-5)]; 1566 [et non 1556 comme l'indique Lar. Lang. fr.] «prendre pour prétexte» (Corresp. du cardinal de Granvelle, éd. E. Poullet, t.1, p.257); 1636 prétexter quelque chose de «couvrir quelque chose d'un prétexte» (HASCHKE, Richelieu, p.73). Dér. de prétexte; dés. -er. Fréq. abs. littér.:188.
prétexter [pʀetɛkste] v. tr.ÉTYM. 1556, au sens 2.; 1456, selon Bloch-Wartburg; de 2. prétexte.❖1 (1636). Vx. Dissimuler par un prétexte. || « Les peuples prétextent leur révolte du zèle de la religion » (Académie, 1694).2 (1556). Mod. Alléguer, prendre (qqch.) pour prétexte. (2. Prétexte). ⇒ Autoriser (s'autoriser de), arguer (de), objecter, opposer (supra cit. 8). || Prétexter un mal de tête. ⇒ aussi Simuler (→ Indisposer, cit. 7). — Prétexter que… (suivi de l'ind.). → Indiscrètement, cit. || Il a prétexté qu'il n'était pas assez riche.1 Depuis son échec, Allory, prétextant sa maladie, puis sa convalescence, avait refusé toutes les invitations à dîner, sauf une (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XI, XVIII, p. 169.♦ Trans. ind. || Prétexter de (qqch.) : prendre prétexte de (qqch.).2 Il prétexta d'un rendez-vous pour s'en aller.Félix Valloton, Corbehaut, p. 293.3 Le repas à peine achevé, prétextant de je ne sais quelle occupation, elle avait entraîné Armande.G. Cesbron, Une abeille contre la vitre, p. 53.
Encyclopédie Universelle. 2012.